Faire des enfants ? Un crime contre l'humanité !

 


« Le réchauffement climatique a parfois des conséquences sur le désir de maternité ou de paternité. "Avoir des enfants dans ces conditions nous parait inconcevable", témoigne Noémie, 34 ans, résidant en Dordogne. "Quelles conditions allons-nous leur offrir ?", s'interroge-t-elle. Même chose pour Sophie, fonctionnaire territoriale à Caen et qui ne se voit pas "donner naissance à un enfant dans un tel monde". "Il est trop tard pour moi, qui ait eu trois enfants, mais c'est sûr que si j'étais plus jeune je n'aurais pas d'enfants", témoigne de son côté Armella, cadre administrative retraitée du CNRS. "Je comprends l'angoisse de mon fils qui a deux petites filles et s'interroge sur leur avenir", poursuit-elle. Nina, infirmière et maman de deux enfants envisage de "leur dire qu'ils devraient songer à ne pas devenir parents plus tard…" - France Inter, 19/07/2022

France Inter, c’est quand même beaucoup plus drôle que Rires & Chansons ! Sans prêter une attention désuète à la ponctuation (sans doute un robot a-t-il tout simplement retranscrit l’enregistrement radio), on se réjouit dès l’amorce avec cette Noémie, vraie française de Dordogne qui, « dans ces conditions » ne conçoit pas d’assurer la survie de l’humanité. Tout en nuances, l’inconcevable est convoqué pour souligner la parenté de l’enfantement avec au minimum un vote Zemmour. Sa foi est telle qu’elle en est persuadée : demain sera pire qu’aujourd’hui ! Sophie, elle, est fonctionnaire territoriale : elle contribue donc à gérer le monde dans lequel nous vivons. Peu importe : c'est un « tel monde » que les mots lui manquent pour le qualifier.

Repentance bienvenue chez la fonctionnaire suivante, retraitée du centre des chercheurs qui cherchent : si elle avait su, elle ne se serait pas reproduite comme un lapin. Aujourd’hui, elle ne donnerait plus le jour à trois enfants qu’on devine avoir été élevés dans une culture tendance gauche canal historique : trois électeurs de la NUPES en moins ! Y songe-t-elle, l’inconséquente ? Non : même son fils regrette d’avoir eu deux filles ! Encore deux électeurs en moins !

Après Armella, nous finirons avec Nina : France Inter n’hésite pas à refléter dans ses interviews le remplacement de la population française par des envahisseurs hispaniques ! Celle-ci est infirmière. Elle est dans le « care », le « soin » : il s’agit donc d’une sorte de sainte laïque dans le langage de la Moraline World Inc. Évidemment, elle n’est pas mère mais « maman ». Sur France Inter, on privilégie l’émotion : écoutez l’enfant qui est en vous ! Attendrissons-nous devant ce monde si virilement dur. Bon, Nina, pas de bol : on l’a prévenu trop tard du châtiment climatique et elle en a fait deux. Mais, à défaut de les noyer, elle « envisage » de les prévenir du danger qu’ils font courir à mère Gaïa : ne vous reproduisez pas ! Et les vieux dans les hôpitaux, elle les soulage en leur expliquant que mourir plus vite, c’est mieux respecter l’environnement ?

Avez-vous remarqué que le désir de paternité évoqué dans le lancement n’était suivi que de témoignages féminins ? Pas de père cité, ni aucun avis contraire : on sait pourtant que les angoisses eschatologiques ont aussi tendance à favoriser ces copulations frénétiques qui fascinaient Antonin Artaud1 en temps de peste. Mais rien de nouveau sous le soleil : la peur tue davantage que la mort. Et c’est donc la peur de l’avenir qui pousse aujourd’hui des femmes à décréter la fin de l’humanité et une radio d’État à présenter ce fait comme la conséquence bien compréhensible des méfaits mondiaux de l’Occident.

Bien entendu, ces « suicides » français sont, ici, élevés au rang d’opinion respectable. Re-nique Zemmour ! On aurait quand même rigolé un peu plus si France Inter avait ajouté le témoignage de Fatima et de son mari expliquant à leurs six enfants que, « dans ces conditions », il n’était pas question qu’ils se reproduisent ! Mais non. Les frères musulmans savent bien qu’ils « vaincront par les ventres ». Seul l’Occident dévitalisé jouit du plaisir masochiste de son propre suicide. Une seule consolation : si les plus cons commencent à ne plus se reproduire, l’humanité va peut-être finir par gagner en intelligence.

1 – Le théâtre et son double, Antonin Artaud (1934)

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