Jouets genrés : tout s'éclaire !





Heureusement que L’Express met des guillemets à « neutres » : on peut encore imaginer que le journaliste fait preuve d’un peu d’humour. Mais est-ce bien certain ? Ne faut-il pas y voir plutôt la marque d’une déférence prudente à l’égard d’une idéologie qui s’impose à tous sans coup férir ?

La suite de l’article donne des frissons : « Les poupées, aux couleurs de peau variées (sic !), sont vendues avec des éléments personnalisables, comme des perruques aux cheveux longs ou courts, des pantalons, des jupes, des vêtements neutres... Les jouets ont été représentés avec des lèvres plus épaisses que la poupée Barbie, des cils moins longs, et des mâchoires plus rondes. Le but ? Lutter contre les stéréotypes de genre, largement présents dans l'industrie du jouet ». Imaginons la même chose en 1936 en Allemagne : « Les jouets ont été représentés avec des lèvres moins épaisses, des nez moins fourchus et une mâchoire plus virile pour lutter contre les stéréotypes judéo-maçonniques largement présents dans l’industrie du jouet ». Brrrrr…. Ça fonctionne très bien !

On a tous le droit d'être moche

Mais revenons à ces poupées que le journaliste prend naturellement la précaution d’appeler « jouets » : l’avenir du mot « poupée » est compté puisqu’il renvoie à « pupa », la petite fille, la pupille. C’est un mot « genré » qui doit disparaître avec l’ancien monde phallocrato-capitaliste. Car quoi ? Des cheveux blonds, une poitrine généreuse, de longs cils, une mâchoire et des lèvres fines : ce que l’on prenait bêtement hier pour un idéal féminin vulgaire n’était, en fait, qu’un « stéréotype de genre » ! Mais oui : la féminité est une oppression masculine dont il faut se libérer ! Pourtant, depuis 1968, il me semblait qu’on avait bien progressé : toutes mes connaissances féminines gauchisantes mettent un point d’honneur à rester « naturelles ». Cheveux gris et courts, pantalons sans forme, chaussures plates mais équitables, ongles tristes, maquillage absent, vêtements « neutres » : ça fait belle lurette que la féministe de base a inventé l’anti-séduction. Et se plaint d’être seule à 50 ans : mais bon, le mâle blanc est un salopard par essence alors ça laisse du temps pour cajoler sa culpabilité d’occidentale honteuse, aider les sans-papiers et lutter contre le réchauffement climatique, dernier avatar du capitalisme sauvage.

Abolissons le réel

Faut reconnaître que la beauté est une salope, pas démocratique du tout. Elle est rare, elle distingue, elle facilite la vie ou la complique mais, dans tous les cas, elle suscite le désir, l’envie et la jalousie. Moi aussi, je me souviens, quand j’avais 15 ans et que j’étais moche comme tout, j’aurais pu en vouloir terriblement à mes amis d’enfance : beaux comme des dieux, ils monopolisaient l’attention des filles et je n’existais pas. J’aurais dû militer contre les stéréotypes de genre et expliquer aux filles que, vraiment, être sensible à la beauté de mes potes, c’était d’un ringard fini : il fallait qu’elles éduquent leur regard, qu’elles se libèrent des clichés, qu’elles voient que ma beauté intérieure était au moins aussi grande que leur beauté extérieure ! Bon, j’ai préféré me mettre à la guitare pour compenser et laisser le ressentiment aux esclaves qui s’en repaissent. Mes amis sont restés séduisants et je le suis devenu aussi, grâce à Neil Young. Plutôt que de s’adapter au réel, on préfère désormais l’abolir. Malheur à ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.

Malin, malin et demi

Mais la fin de l’article de L’Express remet les pendules à l’heure : « Cette série a pour objectif de correspondre aussi bien aux filles et aux garçons, mais aussi aux jeunes qui se définissent comme "gender fluid", transgenres ou non-binaires ». Voilà l’explication : comme le dit le PDG de Mattel, « nous ne faisons pas de politique » ! Non, juste du commerce : sous couvert de politiquement correct, on créée un nouveau segment de marché et c’est tout bénéfice pour les actionnaires qui, eux, n’ont aucune difficulté à être ce qu’ils sont plutôt qu’autre chose. Finalement, on n’est pas loin de ces militants façon L214 qui militent pour l’abolition de l’élevage et sont financés par les industriels du steak artificiel qui, demain, inondera le marché des bouches vegan tendues vers lui comme des oisillons dans un nid en plastique…

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